Éric Légnini Trio hier soir au BT59 Bègles (Bordeaux)

Très sympatique concert entre amis hier soir au BT59 de Bègles (Bordeaux).
Marco et Jeannot confirmeront.
Excellent jazz bien groovy qui fonctionnait à merveille et dont le répertoire était principalement tiré de son dernier album Trippin'.
Je pense aussi à deux reprises qui nous touchèrent en plein coeur, Round Midnight et Seven Steps To Heaven, et puis tout le reste bien sur...
Merci à Éric pour sa gentillesse et le verre de l'amitié qu'il nous a fort généreusement offert après le concert.


Il y avait donc :

Éric au piano : www.myspace.com/ericlegnini
Mathias à la basse : www.myspace.com/mathiasallamane
et Dré à la batterie : www.myspace.com/drepallemaerts

bon alors ? Jeannot ? Marco ? ça ronfle dans le bouzin !

Non ça ne ronfle pas...du moins pour moi...Simplement, je suis un peu gêné pour faire mon commentaire. En effet, la veille dans la même salle se produisait Yaron Herman Trio. Il ne manquera pas qu'un "pinpin" établisse une comparaison entre les deux pianistes. Mais, comme vous le savez, comparaison n'est pas raison.
Si l'on doit rechercher le point commun entre les deux prestations, c'est paradoxalement et à n'en pas douter la batterie. Il est clair que dans le Trio d'Herman, le batteur Gérald Cleaver est pour beaucoup dans le fait que ce Trio peut-être attachant. En ce qui concerne le Trio d'Eric Legnini (sur cette soirée précisément), le batteur Dré Palmaerts est pour beaucoup dans le déséquilibre des plans sonores et dans l'inconfort d'écoute qui en a résulté (malgré une petite amélioration sur la fin). Cleaver est le batteur attitré d'Herman. Dré Palmaerts assurait lui, l'intérim de Franck Aghulon (pris ce soir là, par la promo du disque de Pierrick Pedron). Entre notre ami belge et Franck, il n'y a pas photo. Palmaerts est plus à l'aise dans le jazz-rock et le binaire. Ce soir là, à sa décharge, c'était la première fois qu'il jouait ce répertoire. N'est pas Ceccarelli qui veut. Avec la présence d'Aghulon nous aurions entendu autre chose.
Mais, il faut bien parler des pianistes. Encore une fois, je n'étais pas au concert d'Herman, mais à la simple écoute de "Con Alma" de Dizzy Gillespie qui figure sur son album "Muse" et qu'Eric Legnini a donné en live, il n'y a pas photo. Le traitement harmonique de Legnini est simple, sans jamais être simpliste. Pas d'effet superflu. La longue intro de "Round Midnight" par Legnini est la preuve que l'émotion n'a rien à voir avec le traitement
percussif ou l'esbrouffe des "astiqueurs de claviers".
Ceux qui ne sont pas venu le Vendredi 20 Mars n'ont pas eu raison.
D'accord avec Domy, Eric est aussi grand par le talent que par la gentillesse.

D'ailleurs, pour découvrir ce magnifique batteur qu'est Gerald Cleaver, voici son myspace avec quelques morceaux à écouter et pour prendre la température de son bel éclectisme vu les groupes ou sessions auxquels il participe (bien souvent d'avant-garde et de free impro) et la qualité de ses influences...


www.myspace.com/geraldcleavermusic

Bien sûr que je ne ronfle pas moi aussi. J'ai fait les deux concerts et dans deux genres bien differents, je les ai aimés. Bien que je n'y connaisse pas grand chose........Je trouve peut-être excessive la critique de Marco, qui j'espère ne classe pas Yaron Herman dans la catégorie des astiqueurs de pianos J'aimerais qu'il me donne des exemples à fin de parfaire mon éducation

Je ne pense pas avoir été excessif dans mon propos. Je pense avoir été juste, même si cela peut paraitre sévère. Le principal Jeannot étant que tu y ais trou ton compte. La musique étant avant toute chose une affaire d'émotion. Pour ce qui est des "astiqueurs de claviers", l'expression n'est pas de moi, ce sont les pianistes qui font étalage de leur technique en allant, à toute vitesse, de l'extrême grave à l'extrême aigu. En fournissant à un certain public, ce qu'il est venu cherché: de la virtuosité, du convenu, de l'immédiate compréhension, pour peu qu'ils jouent debout ou à l'instar de Fats Domino, poussent le piano du ventre, c'est le succès assuré. Yaron Herman, que je n'ai pas vu en live je le rappelle, fait montre de manièrisme sur son dernier album. Il manque d'imagination, abuse de l'emphase mélodique. Son traitement harmonique est à base de "quarte", très basique. Il est par ailleurs très égocentrique, n'utilisant jamais à leur juste valeur Matt Brewer et Gerald Cleaver. Pour ce qui est du Quatuor Ebène, il est là pour faire bien dans le décor. Yaron est né en 1981, il est jeune et a une bonne marge de progression devant lui.
En ce qui concerne Eric Legnini, la virtuosité n'est pas omniprésente, le "touché" est tour à tour délicat ou puissant. La construction harmonique est plus élaborée. Les trois années passées aux Etats-Unis lui ont servi à s'impreigner de toutes les influences: soul, blues, gospel, rythm and blues, gospel et musiques improvisées en général.
La beauté d'une oeuvre se jauge bien souvent à l'évidence qui en émerge, mais que sous-tend une architecture plus complexe et parfaitement maîtrisée.
N'oublions pas qu'avant son départ son départ pour les States, Eric fut professeur de piano et harmonie jazz au Conservatoire Royal de Bruxelles.
Voila mon cher Jeannot, j'espère avoir été plus clair dans mon propos. C'est très bien d'avoir vu les deux concerts, tu dis toi même qu'ils étaient de genres différents, preuve que tu t'y connaît un peu non? En revanche, j'ai constaté que certains sont sortis frustrés de n'avoir pas vu d' "astiqueurs de pianos". La charité chrétienne m'interdit de te donner des noms, tu les trouveras par toi même.
Baci,
Marco

Steph Belmondo m'informe à l'instant qu'on peut écouter Eric en direct maintenant sur
http://www.tsfjazz.com/accueil.php
Elle n'est pas belle la vie ??

Très technique ta démo Marco et merci. Mais tu sais qu'il ne faut pas trop intellectualiser cette musique que nous aimons tant tous deux et qui avant tout doit être celle du coeur et de l'émotion. Sinon nous allons perdre des clients et c'est ce qui se passe petit à petit.

Je me prive moi-même du plaisir instantané, car j'ai les neurones qui analysent lorsque j'écoute. C'est une pathologie qui remonte à l'enfance et maintenant, la faculté se déclare impuissante à résoudre le problème...Heureux ceux qui profitent sans calcul...enfin...sans calcul, un minimum pour apprécier tout de même.
Perdre des "clients"...? Cela voudrait dire que la musique et l'art en général seraient une "marchandise". Je m'y refuse!

Malheureusement l'art et la musique ont une cote et sont bien assimilés à des "marchandises" car de quoi vivraient tous nos artistes. Disques, concerts, tableaux et autres sont réellement des biens de consommation donc des marchandises. Alors on peut employer avec résignation, le mot de client et je n'en vois pas d'autre. Mais chaque client a ses sensibilités sa culture: il n'achète pas l'art comme une boîte de petits pois