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Sujet: Albert Ayler, la découverte Sam 17 Mai 2008, 00:24
aussi visible sur mon blog, en plus joli avec des photos ... « If they dont like it now, they will » Albert Ayler
Une phrase qui reflète bien l’état d’esprit ainsi que la détermination d’Albert Ayler, saxophoniste et pionner du free-jazz dans les années 60 aux Etats-Unis. Quand on pense Free-Jazz, on pense d’abord à John Coltrane (l’ami Metus lui rend un petit hommage ici pour inaugurer son blog : http://oneblake.blogspot.com/2008/05/premier-article-sortez-le-champagne.html)…
Oui évidemment quand on parle de free on a du mal à l’occulter, ce Trane. L’histoire du jazz et de la musique a donc un peu desservi à ce jeune saxophoniste originaire de Cleveland, dont la carrière fût aussi fulgurante que courte, trouvant la mort mystérieusement par noyade à 34 ans.
C’est en 1962, à 24 ans donc, qu’Ayler aura véritablement l’illumination. En séjournant en suède, ou il aura quelques projets. Mais c’est en se rendant dans la région nord de la suède, la Laponie qu’il a un choc. En tant que jeune noir américaine, jamais il n’avait connu la magnificence de l’aurore boréale…voir à minuit le soleil toujours levé, voir à l’horizon…ceci, Albert Ayler en fût presque ébloui. Durant de longues minutes à contempler une œuvre de la nature qu’il ne connaissait pas…on peut supposer alors que sa vision du monde change, ses proches confirmèrent que son voyage en suède avait été important pour lui. Cette nature qui l’a marqué, cette vie…se retrouve dans sa musique, dans son amour pour la vie. Un engagement qui fût malgré tout différent d’autres comme Coltrane.
Difficile pourtant de se dire cela quand on écoute à la première oreille l’œuvre d’Ayler. Une musique bien caractérisée par le free-jazz, des dysharmonies, des dissonances à n’en plus finir…et pourtant. C’est là que s’élève son cri pour la vie. L’homme à la barbichette blanche prend corps avec son corps et vit sa musique, se balance d’avant en arrière car la vie est en perpétuel mouvement alors Ayler suit le mouvement. Un grain de souffle caractéristique comme les autres grands Coltrane, Gordon, Braxton, Parker et j’en passe. Ayler ne va pas forcément vite, mais il donne de la puissance, et de la force, beaucoup de force pour s’élever, pour partir dans cette cacophonie, à la limite de la trance, un effet peut-être recherché inconscient par Ayler.
Son hymne à la vie il l’improvise et réarrange à tous les concerts grâce à l‘improvisation. Pas toujours des plus facile pour le public qui ne comprend pas forcément, cette espèce de bruit orchestré… "s’ils ne comprennent pas maintenant, il comprendront demain" dira-t-il toujours obstiné et sûr de lui. Même chez certains de ses pairs il sera controversé, durant ses périodes à New-York, Miles Davis ne cherchera qu’à l’écarter « faites le dégagez ! ». Ayler ne fait donc pas l’unanimité mais s’octroie musiciens de taille comme Don Cherry, Gary Peacock… mais aussi des relations et collaborations avec John Coltrane, Ornette Coleman, Cecil Taylor, eux aussi des piliers du mouvements free, plus engagés politiquement également, mais la politique c’est trop précis pour Ayler. Il joue pour lui, pour lui et la musique voilà ce qu’il importe, ressentir la musique. Voilà pourquoi Ayler s’en fout. Et lorsque le Trane meurt en 67, une de ses requêtes était que Coleman et Ayler joue ensemble pour ses funérailles…Alors les voici, à l’église St Peter, Ayler vêtu de blanc reflétant les rayons du soleil qui passent à travers les vitraux, une image divine dans toute cette foule venu rendre hommage au Trane, figure de la nouvelle musique noir, de la nouvelle expression. Outrepasser la ségrégation…Ayler ne jouait pas pour les blancs ou les noirs, il jouait pour les deux. Voilà pourquoi on peut trouver dans sa musique des traces de gospel, ou d’orchestrations grandiose pour réunifier les hommes, choquer, ouvrir les yeux.
Malheureusement peu de lives vidéos disponible. Je ne saurais que trop vous conseillez le documentaire réalisé très récemment par un suédois qui sortira prochainement en DVD ! Très bien fait, très bien documenté. « My Name is Albert Ayler ». (http://www.mynamisalbertayler.com ) que j’ai découvert au festival étonnants voyageurs le week-end dernier alors que j’alternais entre plages et festival, je ne fus pas déçu, une grande révélation lors de cette toute 1ère diffusion en France, nous avons même eu le droit à un petit entretien avec le réalisateur après la projection !
Pour commencer à l'écouter je vous conseillerais Spiritual Unity, ou bien alors les albums de sa "fin de carrière" ou encore tous ses autres albums avec divers collaborations comme avec Don Cherry.
dom's Admin
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Sujet: Re: Albert Ayler, la découverte Sam 17 Mai 2008, 03:18
Ô joie et surprise !
je lis ça demain 6if, belle initiative, tu as l'air d'avoir bien bossé mais là crevé le dom's back from Ze BJF ... 'dnight !
Sisyphe
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Sujet: Re: Albert Ayler, la découverte Mer 09 Juil 2008, 02:15
Le dvd sortira certainement cet été. Il est en train d'être présenté en australie là.
sinon Gilles Peterson en avait aussi dit du bien sur son myspace :
You must go to the ICA and see 'my name is albert ayler' which opens this friday. being fascinated by all things mysterious and avant garde the film delivered it all. Albert Ayler's music is about as close to the art of Jackson Pollock as you can get, and as such may take a moment to understand (and a little longer to get into!). In fact, one of the great things about this Kasper Collin documentary is that you get the impression that most of Aylers peers at the time had great difficulty getting it too! was he a noisy bluffer or did he truly take music to a next place - have you ever listened to a whole albert ayler album (not the more 'conservative' impulse ones! ) from start to finish? hearing the few stories of him by the likes of sunny murray (who first met him in sweden when he was touring with cecil taylor), you get the strong impression that these few jazz outlaws were way out there on their own. a bit like mike ladd or saul williams reciting their poetry backwards at an mtv bash - over everyone's heads! I woke up this morning thinking about this film and ayler's tragic life which ended in supposed suicide. Some of the footage is amazing and the way the film is edited reminds me of the dogma style - super 8, new york, 60's stockholm, avant garde jazz, sharp suits - this is one for the heads! Its been out before but I'm insisting you check it for yourself! which reminds me - last thursday in Paris, apart from the fire alarm going off for about 20 minutes during my set (very junglist!) I was joined by Byard Lancaster who played freestyle over some of my songs - in fact I had to have him taken off at one stage as he was doing a bit of an Ayler! I didn't realize I'd been joined by a free music master! Classic!
On note la référence à Jackson Pollock .
dom's Admin
Nombre de messages : 8175 Localisation : Une région au bord de l'aise ... Date d'inscription : 14/08/2006
Sujet: Re: Albert Ayler, la découverte Ven 15 Juin 2012, 23:07