Insubordinations netlabel

hello, je laisse un brin de propagande pour mon netlabel...


Insubordinations est un netlabel dédié à la musique improvisée - freejazz, électroacoustique ou autres expérimentations - saisie sans artifices, explosions d'energies, constructions spontanées, structures malmenées, instabilités, confrontations ou simplement liberté absolue.

Les sorties d'Insubordinations sont disponibles intégralement sous la forme de mp3s téléchargeables librement sous license creative commons et sont parfois accompagnées de sorties physiques limitées.

http://www.insubordinations.net/

la dernière sortie:
[insubcdr07] HARGREAVES/NOYES/DUPLANT Malachi

phil hargreaves: sax
lee noyes: drums, percussions
bruno duplant: contrebasse

quelques précédentes:

Bienvenu ici !
Intéressantes toutes ces free propositions. On aime beaucoup ici
je vais aller faire un tour sur ton site.
Merci et à + ici pour taper la discut' j'espère...

Hargreaves c'est pas de la merde ! merci de l"info et bonne continuation à vous .

la suite

[insubcdr08] ENSEMBLE RUE DU NORD live at st-gervais


:collective free improvisation:
the encounter between swiss and balkan improvisors, and between acoustic and electronic

Benoît Moreau: clarinet
Laurent Bruttin: bass clarinet
Jonas Kocher: accordion
Miran Zrimsek: cello
Dragos Tara: double bass
John Menoud: guitar, electronics
Svetlana Maras: piano
Robert Roza: no-input electronics
Lukatoyboy: toys, sampler, electronics
David Tabachnik: sound

+download+ the complet album (50min (44min 42 / 320kbps mp3+cover / 119Mo)
INSUBORDINATIONS netlabel.
MITENAND to order the cdr.

Citation :

The Ensemble Rue du Nord's music is shimmering, noisy, subtle, nervous, free. Each musician is involved entirely in the sound, the concentration and the listening, thus taking part in collective construction of a new sound universe. The marriage between acoustic and electronic instruments offers a very rich pallet of timbres and gives to the ensemble its unique identity.
Far from the Bregovic like Balkan music stereotypes, the Ensemble Rue du Nord last project presents for the first time in Switzerland some of the most active and promising musicians of the Balkans emerging experimental scene. Since 2007, the ERN intensively collaborated with these musicians, doing concerts in Mostar, Sarajevo, Belgrade, Sofia, Skopje and Pristina within the framework of the "Swiss-Balkan Creative Music" project.
The aim of the Swiss-Balkan Creative Music Project is to developp new links between swiss and balkan musicians in the field of contemporary improvised music.The working sessions will give the musicians the possibility to explore new and fresh practices in electro-acoustic improvised music. The music is made of sonic architectures, colours and textures and moves between pure sound and abstract noise complexity.
The project is realised in 3 phases : April 2007, November 2007 and spring 2008. For the first and second phase, the Ensemble Rue du Nord is travelling and meeting different local musicians. The third phase will permit to have several concerts in different cities and mix the balkan musicians in the spirit of the « Company Weeks » by Derek Bailey.

music under CC by.nc.nd, copy & share it, thanks

Énorme oui, pour ma part je saute sur le Demierre pour commencer, mais le reste sera à découvrir avec plaisir. Je connais pas précisément le principe de cette licence CC, surtout je vois pas à quel moment quelqu'un gagne des sous là dessus, mais à mon échelle je boude pas mon plaisir. Merci.

Clair que oui qu'on ne va pas bouder notre plaisir !
Merci pour le nouvel opus !

J'avais du retard d'écoute, celui qui me fait surtout de l'oreille, c'est Machine Gun, tout à fait jubilatoire, on y sens toutes à la fois des influences à la Albert Ayler, Peter Brötzmann et autre John Zorn avec peut-être un chouias d'Evan Parker...
Bref ! Et ça joue vraiment bien pour le reste du groupe aussi!
L'ensemble Rue du Nord et son bruitisme déjanté arrive pas loin derrière, avec une forte tension tout au long du morceau et un final extraordinaire...Putain que c'est bon bordelF !!

content de trouver quelques oreilles réceptives.. merci.

allez pour l'actu:
[insubcdr09] KARST Samuel D


:freak poetry & free improv:
texte tiré de, "Ecrits Bruts", textes choisis et présentés par Michel Thevoz, Collections Perspectives critiques, 1979, Presses universitaires de France

abstral compost:
voix
d'incise / luc mueller / cyril bondi:
étendages à linge, objets, percussions, etc

+download+ the complet album (31min 23 / 320kbps mp3+cover / 75Mo)
INSUBORDINATIONS netlabel.
MITENAND to order the cdr.

Citation :

KARST est un quartet d'improvisation libre et de poésie (sonore) entremêlant objets et instruments, créant une architecture de percussions, grincements, frottements, pulsions irréelles, mathématique instinctive du son et de sa ré-organisation constante.
KARST est un paysage au relief sculpté par la corrosion, aceré, scabreux, rongé de cavités souterraines ou mille chemins s'offrent à l'ouïe aventeureuse.

KARST is a free improvisation and (sound) poerty quartet; intermingling objects and instruments, creating an architecture of percussions, squeaks, frictions, unreal impulses, instinctive mathematic sounds in constant reorganization.
KARST is a landscape; carved by corrosion, with sharp, underground cavities where thousands of roads offer themselves to the adventurous listener.

music under CC by.nc.sa, copy & share it, thanks

"Scabreux"?
Je prends alors, merci!

Pareil, merci !

insub a écrit:

content de trouver quelques oreilles réceptives.. merci.

allez pour l'actu:
[insubcdr09] KARST Samuel D

J'adoooore

pluzin !

C'est de la folie, ce catalogue.... Vivement la retraite pour tout écouter avec l'attention soutenue que ça mérite B:o(|)

Attrapé et commencé à écouter la musique pianistique d'un autre poète à ses heures, M. Demierre et ses Black / White Memories, effectivement les sons que produisent habituellement un piano ne sont présents ici que sous une forme lointaine, méconnaissable, ces souvenirs là sont sortis de leur boîte d'une drôle de manière, par tout petits bouts déchiquetés...

Et les gens de Karst avec leurs beaux accents suisses sont bien aussi.

Oui, j'ai beaucoup aimé Machinegun aussi...

Depuis zier, écoutes répétées et attentives des Black/White Memories de Jacques Demierre, gracieusement mis à disposition par Insubordinations. Musique de l'ère atomique - pas de gros champignon en vue, plutôt des électrons-notes qui volent dans tous les sens. Il y a un passage où les bruits du piano sont mêlés au souffle du musicien, les deux à égalité, au bord de l'inaudible et pourtant ce qui se joue à ce moment là vaut dix symphonies. Pas de la musique expérimentale ou de la musique de fou, juste de la musique tout court, qui a l'air, au contraire, de très bien savoir où elle va, et si l'on tend bien l'oreille, on y va avec. Super CD.

les premiers sons ne te contredisent pas vraiment...

Jacques Roubaud, dans un numéro récent du Monde Diplomatique, se plaignait du déclin économique et surtout formel de la poésie. Ce qu'il en reste en 2010 ? Des neuneus qui la cherchent dans la beauté d'un coucher de soleil ou du vent dans les arbres, une bande de jeunes slameurs incultes et mal peignés, aux rimes aussi plates que leurs médiocres sentiments, et puis, les plus dangereux, ceux que l'auteur nomme, fort poétiquement en effet, les « vroum vroum » - olibrius tout occupés à « produire des séquences sonores inouïes et admirables n'incluant pas un seul mot ». Je n'ose pas imaginer ce que Monsieur Roubaud, ou son équivalent compositeur contemporain, pourrait bien penser de la musique atomique de Jacques Demierre. Atomique, pas par sa propension à nous faire pousser des champignons dans les oreilles, plutôt dans sa façon d'envoyer valser les molécules d'air, de les égrener, les épépiner à l'infini sans jamais recourir aux artifices de l'accumulation syntagmatique ou paradigmatique de fréquences conventionnelles. Comme le physicien nucléaire brouille l'apparence lisse et uniforme, si familière, de la matière, pour nous donner à imaginer des milliards de simultanéités électroniques en mouvement, Demierre désosse, déshabille du regard cet indescriptible fatras de cordes, marteaux, de blanc, de gris, de centimètres carrés de bois laqué, que notre cerveau, par paresse, a pris l'habitude de nommer - et donc d'écouter « piano ». Les points communs avec une démarche scientifique s'arrêtent là, car le musicien, sur Black / White Memories, ne cherche pas, il trouve, en permanence. D'où, peut-être, cette tentation de rapprocher son art de celui des mioches, qui, entre jeux de miroirs, motricité pure et griserie démiurgique, accrochent au présent des mélodies d'une seule note en rafales aléatoires, invariablement ravis de l'effet produit. Le but de cette orgie bruitale n'est même pas de choquer le bourgeois, est-ce que la conscience de classe touche les enfants d'âge préscolaire? - y a t-il seulement un but autre que d'entretenir par tout moyen, pendant trois quarts d'heure, le mouvement amorcé? Ce qui est beau et enfantin à fois, c'est que la mise à bas, ou plutôt la négligence, ici, des conventions musicales les plus élémentaires s'assortit d'une redéfinition complète de ce qui est à entendre et ce qui ne l'est pas sur un enregistrement haute fidélité des années 2010. L'expiration profonde d'Anne Gastinel sur un coup d'archet vigoureux, le chantonnement grinçant de Glenn Gould par dessus les constructions parfaites de Bach passent habituellement, au mieux, pour de petites touches éparses d'humanité, des ombres filantes au bas d'un tableau monumental, au pire, pour des artéfacts qu'une technologie à venir permettra peut-être enfin de gommer. Ici, les pelures, les scories, le pourri, sont mis sur un pied d'égalité avec les rares notes jouées sur le clavier. Si vous aimez les silences de Mozart, ou mieux, ceux de Morton Feldman, vous adorerez, peut-être, ceux de Jacques Demierre, sales comme de la neige, bourdonnants comme un ciel bleu d'été, frissonnants, bactériens. Il n'est pas si fréquent de littéralement, ne pas savoir où se mettre à l'écoute d'un disque. Tantôt le frottement insistant du cordage ou les stridences résonant comme des lames nous font redouter la descente de flics, tantôt, on est au bord de l'absence de son. Et ces passages presque vides sont finalement les plus passionnants et les plus admirables du disque. A bas volume, on ne les entend simplement pas. Joués un peu plus fort, ils pourraient tout aussi bien passer pour le bruit neutre et sans intérêt de quelqu'un qui passe en marchant près du micro, ou qui range des cartons dans la pièce à côté... mais ils sont de la musique, et d'une musique qui apparaît très vive, en réorganisation perpétuelle, pour peu que l'on accepte de se soumettre à ces changements d'échelle à répétition. La façon dont le souffle de Demierre et le son du piano finissent par se mêler, un peu avant la demi-heure d'écoute, est absolument inouïe. J'avais déjà entendu une artiste caresser le clavier de son piano sans en actionner les marteaux, et c'était beau, mais la sensualité qui se dégage de ce jeu d'égal à égal entre l'haleine du pianiste et sa machine est plus puissante encore. Il est évident que les sonorités équivoques de Demierre, contrairement aux productions musicales spontanées des enfants, ne doivent pas grand chose au hasard, et révèlent en fait une maîtrise poussée de l'instrument. A nous, auditeurs, de tout faire pour nous y glisser avec la même gourmandise et la même intelligence curieuse que celles de leur génial créateur, à nous, maintenant, de leur inventer l'écoute experte qu'elles méritent.

Belle chronique ! Tout à fait d'accord, et aussi avec la conclusion. C'est une musique interactive, il trace des lignes et nous montre des pistes vers des espaces immenses et neufs, je pense comme un enfant au doigt d'E.T. (le sien donc) pointé vers son étoile et disant "maison...maison...", à nous de faire nôtres ces nouveaux lieux lointains et de les peupler de notre travail d'écoute, experte ou non, mais passionnée, pour que d'étrangers ils nous deviennent familiers...

Ce qui me frappe aussi dans cette musique, c'est la minceur de la frontière entre une simple juxtaposition de bruits sans saveur particulière en soi et cet agencement complètement musical proposé par Demierre. Il y a une sorte de double familiarité et de double étrangeté entre des bruits très prosaïques qui pourraient être ceux des voisins du dessous, mais sublimés, et une forme musicale progressive, mais faite avec des matériaux habituellement considérés comme non-musicaux...

Une autre question qui se pose c'est : est-ce que ce type de musique improvisée doit s'écouter à l'infini pour en saisir les subtilités ou juste une fois intensément, sur le grill, avant de passer à autre chose... ?

Oui, grand minceur de cette frontière, mais Demierre (ou un autre) a la volonté d'en faire une pièce "musicale", pas le voisin qui bricole...

Et pour ta 2° question, ta deuxième réponse, ce doit être furtif mais intense, ce qui n'interdit pas d'y revenir...

Kler qu'il y a pas vraiment un passage qui peut s'écouter en boucle, c'est l'enregistrement entier qui est un "passage".

Et c'est vrai que si la promenade nous a plu, on peut toujours y retourner après...

très belle chronique.

Très beau disque