Est-il encore temps de revenir sur l'édition 2011 de Jazz In Marciac?
En ce qui me concerne, je n'étais présent sur place que la première semaine.
Ce que j'ai raté: Le Return To Forever (Chick Corea, Stanley Clarke, Frank Gambale, Jean-Luc Ponty et Lenny White) - John Scofield Quartet (J. Scofield, Mulgrw Miller, Scott Colley, Bill Stewart) - John McLaughlin & 4th dimension (John McLaughlin, Gary Husband, Etienne M'Bappe, Ranjit Barot) - Joshua Redman/Brad Mehldau Duo - Hiromi Trio Project (Hiromi, Anthony Jackson, Simon Phillips).
En revanche, j'ai eu la chance de (re)voir Al Jarreau. A 71 ans, remis de son pépin cardiaque de l'an dernier, le "papy" vocaliste est à l'aise sur la grande scène de Marciac.
Entouré de Joe Turano (saxs, claviers), Larry Williams (claviers), John Calderon (guitare), Chris Walker (guitare) et Mark
Simmons (batterie).
Un peu moins de souplesse de voix, mais, la malice et la complicité avec les musiciens sont bien là!
Dianne Reeves String Attached. La grande dame du jazz vocal s'était déjà produite avec la même formation il y a 2 ans. Nous avons
donc retrouvés ses deux complices guitaristes: Russel Malone et l'éblouissant Romero Lubambo.
La voix est toujours sublime. Bien placée et dégageant des harmoniques envoûtantes. Comme à
chacune de ses apparitions dans le Gers, c'est un triomphe! Standing ovation et rappels (une année, on
en avait compté 7).
La programmation de l'Astrada (la nouvelle salle de spectacle de Marciac) étant parue tardivement, je n'ai pas eu le plaisir d'aller voir mon ami Eric Legnini en Trio. C'était là la rythmique de l'album "Vox". Thomas Bramerie (contrebasse), Franck Agulhon (batterie). Des problèmes divers (vols retardés, sounbcheck délicat) ont fait que je n'ai même pas eu la possibilité de lui faire la bise.
Donc, le même soir sous le châpiteau: Al Di Meola World Sinfonia featuring Gonzalo Rubalcaba. Le guitariste était accompagné de Gonzalo Rubalcaba (piano), Fausto Beccalossi
(accordéon et voix), Peo Alfonsi (guitare), Peter Kaszas (batterie/percussions).
La virtuosité d'Al Di Meola est connue et reconnue de part le monde. Le "Lucky Lucke" de la guitare a donc fourni une
prestation à la hauteur de ce que l'on pouvait espérer. Le problème, c'est que 1h1/2 de morceaux (souvent courts) se
ressemblants comme frères, c'est long, trop long.
Visiblement, Gonzalo Rubalcaba était là pour l'occasion...mais a démontré qu'il était un excellent lecteur à vue des partitions
de Di Meola. Une seule occasion lui fut donnée de s'exprimer en soliste. Il régala l'auditoire d'une improvisation
"debussyenne". A vrai dire, Al Di Meola vaut mieux que cette prestation et Gonzalo Rubalcaba eut été bien inspiré de
ne pas embarquer dans cette galère.
Deuxième partie de cette soirée: Michel Camilo & Chucho Valdes.
Là encore, la réputation de pianistes virtuoses n'est plus à faire. Même si Michel Camilo possède une technique pianistique
un peu supérieure à celle de Chucho Valdes.
Mais quelle idée est donc passée par la tête du programmateur? "Un coup" comme on dit! c'est porteur et vendeur pour un
public à la recherche de "grands noms". Mais c'est à la limite de l'arnaque!
Là encore rien de préparé. Michel Camilo l'avoua, dans un bon français:<< je ne sais pas ce qu'on va vous jouer>>.
C'est honnête de sa part mais très limite vis à vis du public.
Le "jeu" consista donc, pour les deux, à laisser courir les mains sur les claviers à la recherche d'une "porte d'entrée". Une
fois celle-ci trouvée, son inventeur se lance dans une exploration harmoniquement virtuose. Entendant cela, l'autre rajoute
une nappe d'harmonies encore plus riches. En résulte une sorte de "gloubiboulga" très indigeste et sans intérêt ! 1h1/2 à
faire bouillir les neuronnes c'est trop.
En conclusion: des regrets d'avoir assisté à cette soirée in-u-ti-le et à cause d'elle d'avoir raté la prestation d'Eric Legnini.
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